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Diversification des assolements Chez Philippe Budin, c’est la clé du système !

Dans un secteur essentiellement céréalier, les champs fleuris de lin oléagineux ou de trèfle incarnat de Dominique et Philippe Budin ne passent pas inaperçus. Depuis 2001, ce couple d'agriculteurs s'est lancé dans la multiplication de semences de céréales, de fourragères et de légumineuses. Des productions passionnantes et synonymes de valeur ajoutée pour l'exploitation mais nécessitant technicité et observation.

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La multiplication de semences est une solution possible pour introduire de nouvelles cultures dans son assolement. (©P. Budin)

Engagé depuis près de 25 ans en techniques culturales simplifiées (TCS) pour lutter contre l'érosion sur ses parcelles, Philippe Budin a beaucoup travaillé sur la diversification de son assolement. En 2001, en lien avec la Chambre d’agriculture de l’Oise, il bénéficie d’un plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles (anciennement PVE, plan végétal environnement) : dispositif d’accompagnement économique des exploitations agricoles mis en place afin de « développer la performance économique, environnementale ou sociale des exploitations agricoles ».

Philippe Budin travaille sur l'exploitation avec son épouse, Dominique. Philippe s'occupe de tout le suivi des cultures et Dominique gère le côté administratif et comptable.  (©P. Budin)
 

Il introduit alors une nouvelle culture dans sa rotation : le ray-grass anglais en multiplication de semences (5 hectares), avec Laboulet, semencier implanté, à l'époque, dans la région. Ainsi Philippe se passionne pour la multiplication des semences, qui demande une certaine technicité, de l'adaptation et beaucoup d'observations : « avec la production de semences, il n’y a jamais de routine », présente l’agriculteur.

« Les multiples cultures de notre assolement impliquent une adaptation importante au fil du temps et en fonction des conditions. L’observation est primordiale, c’est l’une des clés de ce système », précise-t-il. Au fil des années et des possibilités, l’assolement de l’exploitation s’enrichit de nombreuses cultures en multiplication de semences.

Suivant les années et les contrats proposés, l'agriculteur cultive également du lin oléagineux, du ray-grass anglais et du sarrasin pour multiplication de semences.

Multiplication des débouchés et de la valeur ajoutée

L’allongement des rotations permet une économie d'intrants, notamment en herbicides et limite ainsi les impasses techniques. Et ce ne sont pas les seuls bénéfices !

Multiplier les cultures permet également de répartir les risques. De plus, « ces cultures en multiplication de semences apportent une réelle valeur ajoutée pour l'exploitation », précise Philippe.

Marges brutes de plusieurs cultures de Philippe et Dominique en 2017
Rendement (q/ha)Charges (€/ha)CA (€/ha) Marge brute (€/ha)
Blé
914601255*795
Fétuque élevée**(semences) 16,7528616751389
Ray-grass anglais ** (semences)14,0440915171108
Trèfle violet ** (semences)5,812491133884

Le blé est à destination des industriels et/ou meuniers et les trois cultures en multiplication de semences.

* Pour le blé, la marge brute est sous réserve d'un complément de prix. ** Des frais d'analyse sont à ajouter pour les cultures de semences fourragères et légumineuses, pour la fétuque et le ray-grass anglais, un forfait de 99 euros et pour le trèfle, un forfait de 116 euros.

Une rotation longue favorable au semis direct sous couvert

L’allongement de la rotation possible grâce à la multiplication de semences a été favorable au semis direct sous couvert (SDSC). Philippe Budin s’est beaucoup intéressé à améliorer la vie du sol sur son exploitation. Convaincu par les différents témoignages d’agriculteurs convertis en semis direct sous couvert, notamment auprès d'Alfred Gässler, il investit en 2009 dans un semoir adapté.

« Le passage au semis direct sous couvert a transformé mon sol : il est plus portant et la vie du sol est améliorée », indique l'agriculteur. Il a également remarqué un réel gain de temps et une économie de main d’œuvre alors qu'il gère seul le suivi des cultures. Étant donné l’absence de travail du sol, l’agriculteur note une économie de carburant et une usure du matériel réduite.

Comparaison entre une parcelle en système SDSC (à gauche) et une parcelle en système conventionnel (à droite) après une pluie (©P. Budin)
Toutefois pour que ce système fonctionne, Philippe Budin préconise une rotation assez longue : « par exemple, pour notre exploitation, il faut au moins cinq cultures dans l’assolement. » L’agriculteur veille également à bien alterner les cultures de printemps et d’automne, permettant de « perturber les cycles de développement de plusieurs adventices ».

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